venerdì 25 ottobre 2013

Présence italienne en Lorraine / DE LA DIFFICULTE D'ETRE UN IMMIGRE

A propos des Italiens, quelqu’un m’a posé, il y a vingt-cinq ans à peu près, la devinette suivante :
« Une mère italienne vient d’accoucher d’un garçon. Comment fait-elle pour savoir quel métier son fils fera plus tard ?
- Je ne sais pas. Ai-je répondu.
- C’est très simple : elle le lance contre un mur. S’il pleure, il sera chanteur. S’il reste collé, il sera maçon. »

Vous pensez sans doute que cette blague est xénophobe. A première vue, elle l’est en effet, mais seulement pour ceux qui le sont eux-mêmes, car pour moi, elle exprime de manière humoristique une part de vérité : que les Italiens en France se sont montrés à la fois travailleurs et artistes. Je ne m'attarderai pas sur les enfants d’immigrés italiens qui sont devenus d'illustres chanteurs (Serge Reggiani), comédiens (Fabrice Luchini), instituteurs, avocats, architectes, préfets de la République Française (Cécile Pozzo di Borgo) ou ministre au Grand-Duché de Luxembourg (Mars di Bartolomeo) ou encore maire de Volmerange-les-Mines (Raymond Locatelli), mais de leurs pères dont la plupart ont d’abord été des ouvriers, de bons ouvriers du bâtiment en particulier. Beaucoup sont d’ailleurs venus en France après la Première guerre Mondiale pour construire la ligne Maginot. Et puis, bien sûr, il y a eu les mines et la sidérurgie.



A leur arrivée, ils ont généralement été mal acceptés par la population locale. Je ne répète que ce que j’ai entendu dire à propos de la façon dont cela s’est passé à Volmerange : « A l’église, nous les femmes des « ritals », on n’avait pas le droit de s’asseoir devant, on devait rester derrière les ''madames'' du village. » M’a confié Lucia avec encore un soupçon d’amertume. « Les Italiens ? Ils se battaient souvent, et ils sortaient facilement le couteau. » Disait Marie-Louise avec encore un frisson de réprobation.

Les premiers arrivants ont été logés dans les maisons construites pour eux par les entreprises qui les employaient. Les familles ainsi parquées ensemble au lieu d’être disséminées parmi les autochtones, il était inévitable que les cités ouvrières devinssent un peu des ghettos, enclaves étrangères sur le sol français.
Lorsque je suis arrivé à Volmerange, en 1962, il existait encore une rivalité assez forte entre les enfants du « Village » et ceux de la « Colonie » (entendez ceux qui venaient coloniser la France !), qui se traduisait en batailles rangées à coup de bâtons et de pierres et qui s’est heureusement éteinte rapidement avec la génération des enfants de la télé et du jeu vidéo.
Autre exemple : en 1989, alors que nous étions en campagne électorale, M. Brun, qui était peut-être italien, m’avait interpellé ainsi : « Qu’est-ce que vous allez faire pour nous, hein ? Rien. Votre municipalité, c’est toujours des gens du village qui n’en ont rien à faire de nous, ici, à la « colo »; on sera toujours des parias. » (Depuis, nous lui avons démontré qu’il avait tort !) Même Raymond Locatelli était considéré par certains Italiens un peu comme un traître parce qu’il était passé du côté des bourgeois en partant habiter au village.
De leur côté, beaucoup de vieux villageois avaient encore des préjugés à l’égard des Italiens.

Voilà pour les obstacles à la bonne entente et à l’intégration.
Mais si on s’était arrêté là, l’immigration italienne aurait fini, comme l’africaine aujourd’hui, par poser un grave problème de société. Or, la population d’origine italienne, malgré les difficultés originelles, a fini par se laisser absorber et devenir invisible dans la société française. Ainsi, les dernières associations d’Italiens, qui furent longtemps très présentes et prospères, vont-elles peut-être bientôt disparaître. (Mais pas notre jumelage !)

Comment cela s’est-il fait ? Le plus simplement du monde, je crois, lorsque les immigrants italiens eurent compris que leurs descendants feraient leur vie en France et qu’eux-mêmes ne retourneraient pas au pays. Un signe qui ne trompe pas : c’est qu’ils ont cessé de parler italien à leurs enfants, pensant que ce serait un handicap pour eux ; certains ont même abandonné la lettre finale de leur nom afin qu’il sonne français.

Il faut reconnaître qu’il y avait tout de même des facteurs propres à favoriser l’intégration : la religion était la même et d’église, il n’y en avait qu’une dans chaque village ; alors on se rencontrait tout de même et on a fini par célébrer des mariages. Et puis les Italiens ne sont pas venus en France qu’avec la seule force de leurs bras. Etant très politisés, ils ont d'abord joué un rôle important dans les luttes syndicales, aux côtés de tous les ouvriers, souvent en tant que leaders. Et il faut savoir que dans beaucoup de villes, ils furent à l’origine de la création de chorales, de fanfares, d’orchestres d’harmonie et d’équipes de football.

Aujourd’hui, plus personne en France ne songe à faire des blagues xénophobes sur les Italiens. Nous avons maintenant d’autres immigrés dont certains français (pas forcément « de souche » eux-mêmes !) craignent qu’ils soient en train de nous coloniser.
Mais cette affaire-là est bien plus sérieuse parce que, pour l’instant, on n’en voit pas la solution.

Richard Hormain

N.B. Pour en apprendre davantage sur l’émigration italienne, lisez ceci :
http://cahiersdugretha.u-bordeaux4.fr/2010/2010-13.pdf

LA DIFFICOLTA' DI ESSERE UN IMMIGRATO:

Parlando di italiani, qualcuno mi sottopose, circa 25 anni fa, il seguente indovinello: «una madre italiana ha dato alla luce un bambino. Come farà questa a sapere quale mestiere farà suo figlio?» «Non lo so» risposi. «È molto semplice. Lo lancia contro il muro. Se piange farà il cantante, se si attacca il muratore».
Penserete senza dubbio che questa barzelletta sia xenofoba. A prima vista,in effetti, lo è, ma per me si esprime in modo umoristico qualcosa che in parte è vero: gli italiani in Francia si sono mostrati sia lavoratori che artisti. Non mi soffermo sui figli di immigrati che sono diventati famosi cantanti (Serge Reggiani), attori (Fabrice Luchini), insegnanti, avvocati, architetti, prefetti della Repubblica Francese (Cécile Pozzo di Borgo), ministro del Granducato di Lussemburgo (Mars di Bartolomeo) o, ancora, sindaco di Volmeranges (Raymond Locatelli), ma i padri della maggior parte di essi sono stati i primi operai, bravi operai edili in particolare. Molti sono arrivati in Francia dopo la prima Guerra Mondiale per costruire la Linea Maginot. Poi ovviamente c’erano le miniere e la siderurgia. Al loro arrivo, essi erano generalmente poco accettati dalla popolazione locale. Io non vi ripeto altro che quello che ho sentito dire a proposito del modo in cui questo è stato vissuto a Volmeranges: «In chiesa, noi donne “ritals” non avevamo il diritto di sederci davanti, dovevamo rimanere dietro la “madame” del paese» mi ha confessato Lucia con ancora un po’ di amarezza. «Gli italiani? Litigavano spesso e tiravano fuori il coltello facilmente» mi ha detto Marie-Louise con un brivido di  disapprovazione.
I primi che arrivarono, alloggiarono in abitazioni costruite per loro dai padroni delle fabbriche in cui lavoravano. Le famiglie erano ammassate insieme e invece di confondersi con gli autoctoni fu inevitabile che le case degli operai divennero un piccolo ghetto, enclavi straniere sul suolo francese. Quando sono arrivato a Volmeranges, nel 1962, c’era ancora una forte rivalità tra i bambini del “villaggio“ e quelli della “colonia” (ossia coloro che sono venuti a colonizzare la Francia!), rivalità che ha portato a battaglie campali condotte a colpi di bastone e pietre che si è, fortunatamente, dissolta con la nuova generazione della tv e dei videogiochi. Un altro esempio: nel 1989, durante la campagna elettorale, M. Brun, che probabilmente era italiano, mi apostrofò così: «Che cosa farai per noi eh? Niente! Il vostro comune è sempre per la gente del villaggio che non ha niente a che fare con noi, qui, alla “colonia”, saremo sempre emarginati».  (Poi gli abbiamo dimostrato quanto si sbagliava!). Anche lo stesso Raymond Locatelli è stato considerato da alcuni italiani come un traditore, passato dalla parte della borghesia, abitante del villaggio. Dall’altra parte resistevano ancora i pregiudizi da parte di molti vecchi abitanti del paese nei confronti degli italiani.
Ecco gli ostacoli alle buone relazioni e all’integrazione. Ma se ci fossimo fermati lì, l’immigrazione italiana avrebbe finito per essere, come gli africani oggi, un grave problema sociale. Tuttavia, la popolazione di origine italiana, nonostante le difficoltà iniziali, ha finito per essere assorbita fino a divenire invisibile dentro la società francese. Così, le ultime associazioni di italiani,  un tempo numerose, sono quasi scomparse (ma non il nostro gemellaggio!). Come si è fatto? Il modo più semplice, credo, è stato che gli immigrati italiani hanno capito che i loro discendenti avrebbero passato la loro vita in Francia e che non sarebbero più tornati nel loro paese. Un segno che non manca mai: hanno smesso di parlare italiano ai loro figli, pensando che sarebbe stato un handicap per loro, alcuni hanno addirittura tolto la lettera finale al loro nome in modo che suonasse come francese.

Si deve riconoscere che vi erano alcuni fattori che promossero l’integrazione: la stessa religione e la stessa chiesa, l’unica del paese. E poi gli italiani non sono venuti in Francia che solo con la forza delle loro braccia. Essendo altamente politicizzati, hanno dapprima svolto un ruolo importante nelle lotte sindacali, insieme a tutti i lavoratori, spesso come leader. E dovete sapere che in molte città essi furono all’origine della creazione di cori, bande, orchestre e squadre di calcio. Oggi, nessuno in Francia immagina di fare battute xenofobe sugli italiani. Ora vi sono  altri immigrati di cui alcuni francesi (non necessariamente “nativi” essi stessi) hanno paura che ci “colonizzino”. Ma questo caso è molto più grave perché, per ora, non se ne vede la soluzione. Per saperne di più sulla emigrazione italiana, leggete questo: http://cahiersdugretha.u-bordeaux4.fr/2010/2010-13.pdf


sabato 19 ottobre 2013

L’histoire au fil des rues (6) VIA CAVALIERI DI VITTORIO VENETO


Quittons par la droite la rue Léon XIII et revenons vers le centre-ville en suivant la rue des Chevaliers de Vittorio-Veneto.

L'Ordre de Vittorio Veneto a été créé en 1968 pour exprimer la gratitude de la Nation a tous les soldats italiens qui avaient combattu au moins six mois durant la Première Guerre Mondiale ou les guerres précédentes, ainsi qu’aux soldats décorés de la Croix du Mérite de Guerre ou ayant droit à cette décoration.



En fait, la presque totalité des combattants de 1914-1918 encore en vie en 1968, y compris ceux qui étaient dans les forces austro-hongroises et sont devenus ensuite citoyens italiens par annexion, ont eu l’honneur d’être faits Chevaliers de Vittorio Veneto.

Après la disparition en 2008 des derniers survivants de la Grande Guerre, l’ordre n’avait plus de raison d’être et il a été dissous en 2010.

Mais qui est donc Vittorio Veneto ? Un héros de la guerre ? Eh bien non, c’est une ville de 30 000 habitants, dans la province de Trévise, où eut lieu, fin octobre 1918, suite à l’offensive de juin sur le Piave, la dernière grande bataille de la Première Guerre Mondiale, gagnée par l’Italie et ses alliés. Le 4 novembre, l'Autriche demandera l'armistice à l'Italie et les Italiens accepteront, préférant mettre un terme à cette guerre qui les a ruinés économiquement et qui avait déjà causé beaucoup trop de pertes humaines.
RH


LA STORIA SULLE STRADE (6) VIA CAVALIERI DI VITTORIO VENETO

Lasciamo da destra via Leone XIII e ritorniamo verso il centro della città, seguendo via Cavalieri di Vittorio Veneto.

L'Ordine di Vittorio Veneto è stato creato nel 1968 per esprimere la gratitudine della nazione a tutti i soldati italiani che avevano combattuto almeno per sei mesi durante la Prima Guerra Mondiale o durante le guerre precedenti, così come ai soldati decorati della Croce di Merito di Guerra o che avevano comunque diritto a tale riconoscimento.

In realtà, quasi la totalità dei combattenti del 1914 - 1918 ancora vivi nel 1968, compresi coloro che facevano parte delle forze austro-ungariche e sono diventati cittadini italiani per annessione, hanno avuto l'onore di farsi nominare Cavalieri di Vittorio Veneto.

Dopo la scomparsa, nel 2008, degli ultimi sopravvissuti della Grande Guerra, l'ordine non aveva più ragione di esistere ed è stato sciolto nel 2010.


Ma chi è poi Vittorio Veneto? Un eroe di guerra? Beh no, è una città di 30 000 abitanti della provincia di Treviso, in cui ha avuto luogo, alla fine di ottobre del 1918, dopo l'offensiva di giugno del Piave, l'ultima grande battaglia della Prima Guerra Mondiale, vinta dagli italiani e dai loro alleati. Il 4 novembre, l'Austria chiederà l'armistizio all'Italia e gli italiani accetteranno, preferendo mettere fine alla guerra che li ha rovinati economicamente e che aveva già causato troppe perdite umane.

martedì 8 ottobre 2013

CORRESPONDANCES (3) L'EGLISE


EGLISE SAINT DENIS. Construite en 1837 à la place d’une chapelle plus ancienne attestée par des textes du 17ème siècle. L x P = 17 x 42 mètres. Hauteur sous gouttière = 22m. Le coq, qui indique la direction du vent, se dresse à 33m du sol. Les trois cloches, baptisées Marie, Saint-Denis et Jeanne d’Arc, datent de 1924 car les cloches d’origine avaient été fondues en 1914 par les allemands pour un usage qu’on devine.

Comme partout en terre catholique, à Calusco et à Volmerange, l’église est au milieu du village.

Ce n'est qu'une façon de parler, parce qu’à Calusco, il y a bien plus d’une église et à Volmerange, on chercherait en vain un centre. En tout cas, l’église est toujours suffisamment haute pour que le voyageur la reconnaisse de loin. En France, le clocher ne désigne-t-il pas, par métonymie, le village, le pays qu’on aime ? C’est dire l’importance de la religion dans la constitution de notre culture.
 Est-ce aussi le cas à Calusco ?
 CHIESA DI SAN FEDELE. Première pierre posée le 24 juillet 1864, consacrée le 7 décembre 1886. Architecte : Antonio Preda, de Ponte San Pietro. Fresques de Luigi Galizzi, stucs de Costante Moscheni, De Carlini di Milano et des frères Rigamonti de Bergamo, statues de Giacomo Manzoni, peintures de Claudio Nani, tabernacles de Costante Manzoni, lutrins et confessionnaux de Pietro Salvi di Almenno San Bartolomeo. La grande coupole couronnée de la statue de la Vierge Immaculée est visible de très loin.
Comme le troupeau autour du berger, les maisons se pressent autour de l’église qui est le lieu privilégié du culte. Mais si l’on y regarde de plus près, on se rend compte qu’autrefois la dévotion s’exprimait aussi bien dans n’importe quel autre lieu, à la maison, dans la rue, en pleine nature.

Chez nous, en Lorraine, il y a par exemple ces vieilles croix érigées autrefois sur le bord des routes en commémoration d’un vœu ou en remerciement pour un bienfait du ciel.  Il y avait aussi de nombreuses processions, dont celle de la fête-Dieu, quand on dressait devant les maisons des autels fleuris, le chemin de croix de Pâques qui menait les fidèles de l’église jusqu’au grand calvaire qui surplombe le village, le défilé des mineurs portant Sainte-Barbe, sans parler de cette admirable coutume, aujourd’hui disparue, qui voulait que tous les habitants se rassemblent à la mort de l'un d'eux et l'accompagnent en cortège jusqu'à sa dernière demeure. Le curé se déplaçait pour bénir les champs, les animaux, et même les machines agricoles et les vélos. Les dames et les messieurs de la Ligue Catholique organisaient des fêtes, des projections de cinéma, des ventes de charité. Les petits Coeurs Vaillants se retrouvaient le jeudi (jour sans école) pour des activités... Tout cela n’existe plus.

Est-ce aussi le cas à Calusco ?

Je ne crois pas que la loi française de séparation de l’église et de l’état obtenue seulement en 1905, après une rude bataille politique, soit pour quelque chose dans l’affaiblissement de la ferveur religieuse. La preuve : cette loi n’a pas été imposée aux mosellans redevenus français après 1918 et pourtant ils ne sont pas restés plus croyants qu’ailleurs.
Saviez-vous, chers amis, que chez nous la religion est un enseignement obligatoire à l’école, que notre curé est un fonctionnaire payé par l’état, que notre église appartient à la commune qui a donc les mêmes obligations que tout propriétaire ? Plutôt bizarre, non ?

Est-ce aussi le cas à Calusco ?

Malgré le déclin de la religion (en nombre de pratiquants), la question religieuse est plus présente que jamais dans le débat public en France : faut-il autoriser le mariage des prêtres, l’ordination des femmes à la prêtrise, les sacrements aux divorcés… ? Mais aussi : faut-il interdire le voile islamique, autoriser les musulmans à prier dans la rue, obliger les cantines scolaires à proposer des plats hallal, créer de nouveaux jours fériés… ? Toutes ces questions resurgissent régulièrement parce qu’aucune réponse claire ne leur est apportée. Alors on se dit que parfois « l’église n’est plus au milieu du village », ce qui en français veut dire qu’on « marche sur la tête », que quelque chose ne va plus.

 Est-ce aussi le cas à Calusco ?

Richard 


CORRISPONDENZE (3) LA CHIESA

LA CHIESA DI SAINT DENIS. Costruita nel 1837 al posto di una cappella più antica che si attesta, secondo alcuni scritti, al diciassettesimo secolo. Lunghezza x larghezza = 17 x 42 metri. Altezza sotto la grondaia = 22 metri. Il gallo, che indica la direzione del vento, si erge a 33 metri dal suolo. Le tre campane, chiamate Marie, Saint-Denis e Jeanne d'Arc (Giovanna d'Arco), risalgono al 1924 perché le campane originarie erano state fuse dai tedeschi per un impiego che possiamo immaginare.

Come da ogni parte in terra cattolica, a Calusco e a Volmerange, la chiesa è al centro del villaggio.

Si tratta solo di un modo di dire, perché a Calusco c'é più di una chiesa e a Volmerange è quasi impossibile trovare un centro vero e proprio. Comunque, la chiesa è sempre abbastanza alta affinché il viaggiatore la possa riconoscere da lontano. In Francia, non è forse vero che il campanile, cioè la chiesa, indica per metonimia (ossia una parte indica il tutto) la cittadina, il paese che si ama? Ciò mostra l'importanza della religione nella costituzione della nostra lingua.

E' il caso anche di Calusco?

CHIESA DI SAN FEDELE. La prima pietra posata il 24 luglio 1864, consacrata il 7 dicembre 1886. Architetto: Antonio Preda di Ponte San Pietro. Affreschi di Luigi Galizzi, stucchi di Costante Moscheni, di De Carlini di Milano e dei fratelli Rigamonti di Bergamo, statue di Giacomo Manzoni, dipinti di Claudio Nani, tabernacoli di Costante Manzoni, leggii e confessionali di Pietro Salvi di Almenno San Bartolomeo. La grande cupola coronata dalla statua della Vergine Immacolata è visibile da molto lontano.

Come il gregge intorno al pastore, le case si affollano intorno alla chiesa che è il luogo di culto privilegiato. Ma se si guarda più da vicino ci si rende conto che una volta la devozione si esprimeva bene anche in qualsiasi altro luogo: a casa, per strada, in piena natura.

Da noi, in Lorena, ci sono per esempio queste piccole croci che sono state erette tempo fa sul ciglio della strada per commemorare un voto o in ringraziamento per una benedizione venuta dal cielo. Avevano luogo anche numerose processioni, tra cui quella del Corpus Domini, durante la quale ci si trovava davanti a case ornate da altari fioriti; le Stazioni della Via Crucis di Pasqua che portavano i fedeli dalla chiesa al grande calvario che domina il villaggio; la sfilata dei bambini che portano Saint-Barbe, per non parlare dell'ammirevole tradizione, oggi scomparsa, che voleva che tutti gli abitanti si riunissero alla morte di uno di loro e l'accompagnassero in processione fino all'ultima dimora. Il parroco si spostava per benedire i campi, gli animali e persino le macchine agricole e le biciclette. Le signore ed i signori della Lega Cattolica organizzavano feste, proiezioni di film, vendite di beneficenza. I piccoli Coeurs Vaillants (ragazzi di educazione cattolica, prendevano il nome dalla rivista omonima a loro dedicata, oggi scomparsa) si riunivano il giovedì, ( giorno in cui non si andava a scuola) per delle attività… Tutto ciò non esiste più.

E' il caso anche di Calusco?

Non credo che la legge francese sulla separazione tra Stato e Chiesa, ottenuta solamente nel 1905, dopo una lunga battaglia politica, abbia qualcosa a che fare con l'indebolimento del fervore religioso. La dimostrazione: tale legge non è stata imposta agli abitanti della Mosella (dipartimento della Lorena) ritornata francese dopo il 1918; eppure non sono rimasti più credenti che altrove.

Sapevate, cari amici, che da noi la religione è un insegnamento obbligatorio a scuola, che il nostro parroco è un funzionario pagato dallo stato, che la nostra chiesa appartiene al comune, il quale perciò ha gli stessi obblighi di qualsiasi altro proprietario? Piuttosto strano, vero?

E' il caso anche di Calusco?

Nonostante il declino della religione (nel numero dei praticanti), la questione religiosa è più che mai presente nel dibattito pubblico in Francia: si dovrebbero autorizzare i matrimoni dei preti, l'ordinazione delle donne al sacerdozio, i sacramenti ai divorziati…? Ma anche : bisogna proibire il velo islamico, bisogna autorizzare i musulmani a pregare per strada, obbligare le mense scolastiche ad offrire cibi halal (ossia leciti per la tradizione islamica), istituire nuovi giorni di festa…? Tutte queste questioni riemergono regolarmente perché non viene fornita nessuna risposta chiara. Allora diciamo che a volte «la chiesa non è più al centro del paese», che in francese significa che siamo pieni di contraddizioni ed evidentemente c'è qualcosa che non va.

E' il caso anche di Calusco?


Richard